Et si on changeait de lunettes...


Bienvenue dans le monde de l'enseignement de type 3

Avant de commencer à parler de l’enseignement de type 3, nous allons faire un retour sur l’histoire de l’enseignement spécialisé. En Belgique, ce terme est seulement apparu en 1877 à Gand. Au fur et à mesure des années, l’enseignement spécialisé commence à être reconnu. Et en 1970, un arrêté d’exécution a précisé les 8 types d’enseignement dont le type 3.

Le type 3 est un type d’enseignement adapté aux besoins éducatifs des enfants et des adolescents atteints de troubles de comportement. Les enfants devant s’orienter vers l’enseignement de type 3 souffrent de troubles de conduite (ensemble de conduites répétitives et persistantes, dans lequel sont bafoués les droits fondamentaux d’autrui ou les normes et règles sociales correspondant à l’âge du sujet), d’altération du sens de la réalité et de difficultés fonctionnelles d’insertion sociale et d’adaptation à l’environnement.

Nous retrouvons trois catégories de personnes ; les personnes présentant un trouble du spectre de l'autisme, les personnes présentant un trouble caractériel et les personnes présentant un TDA/H.

Il existe des freins psychiques infiltrant les processus d’apprentissage chez les élèves de l’enseignement de type 3. D’après un document écrit par l’équipe éducative de l’école spécialisée du Bois Marcelle à Marcinelle : « Les pathologies que les élèves de l’enseignement de type 3 présentent ont bien souvent des répercussions sur leurs capacités à apprendre. Ces difficultés sont un symptôme de leur fragilité. Pour les aider à apprendre, il y aura lieu de déterminer ce qui fait frein, non seulement dans ce qui est visible, le comportement, mais aussi dans l’origine de ces troubles car les réponses à apporter seront différentes. Ainsi par exemple, une agitation motrice peut être signe d’un manque de contrôle pulsionnel d’origine éducative ou neurologique, mais aussi une manifestation de l’angoisse dans laquelle se trouve l’enfant. Il en est de même avec les troubles du langage, de l’organisation temporelle, de l’organisation spatiale qui sont les signes d’une désorganisation plus globale de l’enfant et pas nécessairement des troubles DYS. Le retard pédagogique ou les troubles perçus dans l’apprentissage sont donc bien la conséquence de l’infiltration des difficultés psychiques dans ce processus qu’est l’apprentissage. »

L’équipe éducative a également listé les divers freins. Voici leur liste :

• La restriction du champ d’investissement (manque d’ouverture au monde/repli sur soi).
• L’indisponibilité psychique insécurité/ envahissement par les affects).
• La désorganisation psychique avec :

- Une pensée inhibée, une pensée floue, labile (instable), éclatée.
- Une pensée rigide ou peu flexible
- Une pauvreté des capacités d’élaboration mentale (l’enfant ne sait penser les choses).
- Le rétrécissement de la pensée créatrice
- La lenteur d’idéation
- La difficulté à accéder au raisonnement logique (difficulté à penser des relations de causalité et de chronologie/ difficulté à faire des liens)
- Une perception fausse de la réalité et de la relation à l’autre
- La pauvreté de la symbolisation
- Un déficit de la fonction de planification
- Un déficit des outils de la pensée

• Un manque d’assise narcissique (difficulté à construire son estime de soi)
• Un manque d’enveloppe psychique, de contenant, défaut de contrôle de soi
• Une faible capacité de réaction autonome
• Une omnipotence (besoin de contrôle)
• Une désorganisation instrumentale dans un ou plusieurs secteurs dont moteur, espace, temps et langage et troubles de la communication
• Une absence de désir d’apprendre
• Une phobie scolaire
• Une primauté de la logique du plaisir
• Un investissement dysharmonique de la scolarité (un secteur et pas l’autre mais aussi anachronisme entre l’âge/ le niveau pédagogique/une maturité affective)
• Une fatigabilité
• Un mode de relation à l’autre problématique
• L’absentéisme
• Une pathologie médicale telles que l’épilepsie, le syndrome générique, une microcéphalie, …
• Des troubles sensoriels
• DYS

Quand et qui peut faire le diagnostic ?

L’école ou le centre PMS, s’ils constatent des difficultés pour le jeune, peuvent interpeller les parents mais dans tous les cas, les parents décident de la scolarité de leur enfant. A la demande des parents, de l’école ou du centre PMS lui-même, un examen pluridisciplinaire est réalisé par le centre PMS qui délivre un avis d’orientation précisant le type d’enseignement recommandé. Le PMS propose également une ou plusieurs écoles d’enseignement spécialisé ou une solution d’intégration, selon ce qui convient le mieux au jeune. Les parents décident dans quelle école d’enseignement spécialisé inscrire leur enfant. Il faut savoir :

• que l’orientation en enseignement spécialisé d’un élève peut se faire à tout moment de l’année scolaire;
• qu’il n’y a pas toujours de place immédiatement disponible, au sein des différentes écoles susceptibles de l’accueillir;
• que l’orientation en enseignement spécialisé n’est jamais définitive. Lorsque les conditions le permettent et que le jeune a le souhait de réintégrer l’enseignement ordinaire, une réorientation en ordinaire peut être envisagée;
• qu’un changement de types d’enseignement peut également être décidé au cours de son parcours scolaire.